Cours 101 : s’installer à Montréal

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Date
6 septembre 2022

Soyons honnêtes, déménager à l’autre bout du monde lorsqu’on est étudiant apporte son lot de stress et de questions. Heureusement, rien n’est insurmontable et, une fois les étapes des papiers d’immigration passées, une nouvelle vie s’offre à nous.

Permis d’étude, CAQ et billet d’avion en poche, il me restait encore quelques étapes à franchir : le logement, les fournisseurs d’accès Internet et téléphone, trouver une banque au Canada, ainsi que la fameuse carte OPUS, sans oublier l’inscription à la RAMQ et la demande du NAS…

Cela vous paraît insurmontable? Pas d’inquiétude, tout va bien se passer!

Comment trouver un logement à Montréal?

Il y a une multitude de possibilités afin de trouver un logement à Montréal. La plupart des articles sur le sujet conseillent de prendre un Airbnb afin de pouvoir visiter vous-même votre futur chez vous et d’y voir tous les éventuels vices cachés. C’est d’ailleurs un excellent conseil.

Mais selon votre situation, vous désirez peut-être explorer d’une autre manière. Personnellement, j’ai trouvé mon bonheur sur le site Kijiji. Il y a tous types d’annonces, et surtout des filtres de recherche qui vous seront d’une grande aide et vous feront gagner du temps. Dans mon cas, je déménageais avec deux chats et, au Canada, les propriétaires ont le droit d’interdire les animaux aux locataires. Si votre bail ne l’autorise pas, il vous est fortement déconseillé de ne pas respecter cette clause, car vous pourrez vous retrouver à la rue aussi rapidement que votre avion a atterri. Vous pouvez également consulter Facebook Marketplace.

J’ai eu la chance de pouvoir faire une visite virtuelle du condo que je souhaitais louer. Une semaine plus tard, le bail était signé et l’appartement n’attendait plus que moi. Cependant, de nombreuses arnaques sont possibles sur ce genre de site, je vous conseille donc d’être prudent. Personnellement, j’ai loué un logement directement à une société et j’ai pu vérifier la véracité de l’offre et le sérieux de l’entreprise avant de m’engager. J’ai aussi pris la décision d’embaucher une personne afin de faire la réception de mon mobilier et de mes courses afin d’arriver sereine et de n’avoir qu’à défaire mes cartons. Là aussi, attention à la personne à qui vous faites confiance.

Vers quels magasins de mobilier vous tourner?

Tout étudiant expatrié qui se respecte se doit d’honorer IKEA de sa carte bleue. En passant par une commande en ligne, vous n’aurez pas de mauvaise surprise lors du passage en caisse et vous ne commanderez que le strict nécessaire. Un bon point, car qui dit étudiant, dit aussi petit budget… En général.

Le second magasin que je peux vous conseiller est Structube. J’aurai tendance à dire que leurs produits sont de qualité équivalente. Un peu plus design cependant, et légèrement plus cher.

Je ne peux pas vous parler déménagement sans vous dire de faire un tour chez Dollarama! Ce magasin, c’est le Action en France. Vous y trouverez de tout à un prix très raisonnable. J’ai même trouvé mes chaussettes d’hiver là-bas. Que vous ayez besoin d’articles pour cuisiner en passant par de petites gourmandises, des articles pour animaux ou encore de la papeterie, les prix sont très attractifs et vous y trouverez à coup sûr quelque chose qui vous servira.

Trouver un fournisseur d’accès internet et téléphone

Une chose à savoir avant de venir vivre au Canada est que votre budget va exploser en ce qui concerne les fournisseurs d’accès Internet, téléphonie, etc. Là, où en France un forfait téléphonique vous coûte 5 euros et une box Internet 2 euros, le tout mensuellement en illimité (expérience personnelle), au Canada, nous ne sommes pas du tout sur le même type de service. Oui, cela pique un peu dirons-nous.

Les fournisseurs principaux sont Vidéotron et Bell. Vous pouvez également vous tourner vers d’autres compagnies. Il est très facile de trouver sur Internet des sites comparatifs pour vos divers besoins.

Avant d’arriver au Canada, j’ai pris les devants et ai souscrit un forfait pour une box Internet. J’ai pu demander au technicien de venir au moment où la personne qui s’occupait de la réception de mon mobilier était également présente au logement. Une fois arrivée, il ne me restait plus qu’à brancher la box. Une autre chose à savoir est que les fournisseurs sont ouverts à la négociation. Contactez ceux qui vous intéressent le plus et faites jouer la concurrence sans oublier d’ajouter qu’en tant qu’étudiant vous avez un budget serré.

Souvent, en souscrivant un forfait téléphonique, vous pouvez encore faire baisser la facture. Cela vous permettra d’économiser quelques dollars qui seront les bienvenus ailleurs.

Dois-je changer de banque?

Au Canada

Ce qui m’effrayait le plus dans tout ce projet était de choisir la bonne banque. Mettre toutes les économies de sa vie dans un nouvel établissement peut déranger. À juste titre d’ailleurs. J’ai contacté la banque que j’avais sélectionnée via leur formulaire et leur rétroaction a été très rapide. Après un rendez-vous téléphonique afin de tout mettre en place pour mon arrivée, il n’y avait plus qu’à me rendre à l’agence afin de récupérer ma carte et signer les contrats.

Toutes les banques ici ont des offres étudiantes assez intéressantes. Personnellement, je ne paye aucun frais bancaire sur mes transactions au Canada. Si comme moi, vous dépassez la trentaine et reprenez vos études, votre premier réflexe serait de regarder jusqu’à quel âge les offres étudiantes s’appliquent. Eh bien, j’ai le plaisir de vous informer que dans la plupart des cas, si vous détenez le statut d’étudiant, peu importe votre âge, vous aurez les mêmes droits.

Une dernière chose qui vous surprendra au Canada (peut-être) : il existe deux types de cartes. Une carte de crédit, et une carte de débit :

  • La carte de débit est très semblable à notre carte de crédit française. Directement liée à votre compte bancaire, lorsque vous effectuez un achat avec votre carte, le montant est directement prélevé de ce dernier.
  • La carte de crédit cependant, porte bien son nom, car lorsque vous payez avec, c’est la banque qui acquitte votre facture. Vous devez ensuite vous connecter à votre espace bancaire personnel afin de régler votre dette en faisant un virement.

Mais pourquoi s’embêter ainsi alors qu’il est plus rapide de simplement utiliser sa carte de débit me direz-vous? Car ici, les droits et obligations pour les contrats de travail sont très différents, et n’offrent aucune garantie à l’employé, et donc à la banque. Cette dernière se basera ainsi sur votre manière de gérer votre limite de crédit, entre autres, avant de vous accorder un prêt pour un logement par exemple.

En France

En ce qui concerne les virements internationaux, selon votre banque, vous rencontrerez plus ou moins de problèmes, et je vous conseille fortement de parler le plus rapidement possible de votre projet à votre conseiller.

Vérifiez aussi quels sont les degrés de sécurité que votre centre financier a mis en place en ce qui concerne votre carte de crédit française, car pour faire la transition, vous en aurez certainement besoin. Dans mon cas, à chaque transaction en dollars, mes paiements étaient bloqués. Je devais téléphoner au centre financier lors de chaque commande, afin que l’agent débloque le paiement. Ils n’ont pas eu la possibilité de mettre en place une autorisation permanente.

Vérifier ces « détails » en amont, vous évitera le calvaire financier que j’ai traversé.

Vous avez dit NAS?

Le NAS est votre numéro d’assurance sociale. À ne pas confondre avec votre numéro de sécurité sociale en France qui est directement rattaché à la CPAM. Ce dernier n’a absolument rien à voir avec la santé. C’est un numéro composé de 9 chiffres qui permet de vous identifier pour toute démarche que vous effectuerez qu’elle soit financière ou fiscale. Il n’est pas obligatoire de le faire, cependant vous en aurez besoin si vous comptez travailler, car votre employeur vous le demandera, la banque aussi, ainsi que d’autres organismes liés au gouvernement.

Pour obtenir ce numéro, je me suis directement rendue au « Service Canada » le plus proche de chez moi et sa délivrance a été très rapide. Ils vous expliquent à quel type d’organisme vous pouvez transmettre cette information et surtout à qui vous n’êtes pas tenus de le communiquer, car cette information est tout à fait confidentielle, et que le risque d’usurpation d’identité est présent. Ils mettent vraiment l’accent sur ce « détail » ! Lorsque je suis sortie de leur bureau, tout le monde me semblait être un suspect potentiel prompt à faire un crédit sur mon dos (j’exagère un peu, mais il y a une grande part de vérité). Donc, soyez vigilant lorsque l’on vous le demande.

Pour ceux qui ne peuvent pas se rendre sur place, il est également possible de présenter une demande en ligne.

Comment se déplacer à Montréal

Vous allez être étudiant au Canada… Vous n’y couperez pas! La carte Opus, c’est la carte Navigo de Paris. Elle vous permettra l’accès aux transports en commun à Montréal. Pour l’obtenir avec les tarifs étudiants, il vous faut une lettre officielle de l’établissement dans lequel vous êtes inscrit ainsi que votre passeport. En général, vous la recevez à la rentrée scolaire.

Ensuite, il suffit de vous rendre sur le site de la STM (Société de Transport de Montréal) et de prendre un rendez-vous afin de pouvoir la récupérer. Ils vous photographient sur place et vous donnent la carte quelques minutes après. Cette dernière vous coûtera 15 dollars, puis vous pourrez la recharger selon vos besoins. Et bonne nouvelle, si vous avez entre 6 et 64 ans et que vous êtes étudiant, votre passe mensuelle vous reviendra à 56,50 dollars (elle a augmenté, lorsque je suis arrivée je payais 54 dollars) contre 94 dollars sans tarif réduit.

Et la santé dans tout cela? Bienvenue à la RAMQ!

Selon votre pays de provenance et les ententes signées avec le Canada, vous pouvez être éligible au système de santé de ce dernier, la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec). C’est-à-dire que vous pouvez bénéficier des mêmes remboursements de soins que les Canadiens à quelques exceptions près.

En tant que Française, j’y ai droit. Et avant d’arriver sur le territoire, vous devez obtenir le formulaire SE-401-Q-102 auprès de votre caisse d’assurance maladie d’affiliation. Renseignez-vous et surtout, n’attendez pas la dernière minute pour le faire, car si vous quittez le pays sans l’avoir, ce sera la croix et la bannière pour le récupérer. Et vos démarches auprès de la RAMQ ne pourront se finaliser.

Votre inscription à cet organisme doit être la première démarche à faire en arrivant. Car si vous n’avez pas souscrit d’assurance personnelle, et que vous vous blessez avant d’être affilié, vous allez devoir payer par vos propres moyens, et les tarifs ici ne sont vraiment pas les mêmes qu’en France. En moyenne, une fois que la RAMQ a réceptionné tous les documents, vous avez un délai d’environ 3 mois avant d’entrer en possession de votre carte et vos droits.

Un dernier conseil, avant de partir, même si vous n’êtes pas tenu de le faire, faites un check-up médical complet. Cela peut vous paraître inutile, mais de mon côté, cela a permis de découvrir une tumeur assez considérable. Grâce à cela, j’ai été opérée dans les 15 jours qui ont suivi et j’ai pu partir l’esprit tranquille. On a beau être jeune et en excellente santé, ce genre de chose est imprévisible et ne se repère pas sans contrôle. VOTRE SANTÉ AVANT TOUT!

Renseignements pratiques pour les nouveaux arrivants

Pour conclure, venir étudier au Canada est une aventure extraordinaire et motivante, également effrayante lorsque l’on voit la quantité de démarches à effectuer. Oui c’est éprouvant, mais c’est aussi très gratifiant. S’il n’y avait pas un minimum de challenges, la vie aurait moins bon goût, n’est-ce pas? Faites preuve d’organisation et de rigueur dans vos démarches, ne vous réveillez pas à la dernière minute et tout se passera bien.

J’espère que cet article aura pu vous aider, il se base sur mon expérience personnelle de 2021, certaines démarches ont pu évoluer, il vous est donc fortement conseillé de vérifier l’actualisation de ces dernières. Bon courage à vous et bonne installation!

Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Montréal International.