Montréal, 7 mois plus tard

Date
13 avril 2020

Le temps passe et apporte avec lui…

Lorsque nous sommes arrivés, nous étions désemparés, désordonnés et effrayés (tout ça avec un bébé), sans aucune connaissance de Montréal. Mais nous sommes heureux d’annoncer que nous nous en sortons plutôt bien finalement.

Au cours de ces sept derniers mois, j’ai terminé mon premier semestre et je suis à la moitié de mon second, mon mari a trouvé un excellent travail et un endroit pour jouer au tennis de table, nous avons trouvé nos hamburgers favoris (Harvey’s) et nous avons nos lieux de prédilection pour faire nos courses (on adore faire les courses). Nous sommes aussi allés à des expositions et au défilé du père Noël, nous nous sommes perdus dans la ville souterraine et nous avons été témoins de notre première vraie tempête de neige qui a causé quelques dommages (ce qui nous a amené à expérimenter notre première attente de 8 heures aux urgences). Enfin, le bébé a une place en garderie avec une dame adorable, nous avons reçu des amis, avons passé des heures à discuter et chacun de nous s’est fait de nouveaux amis, à l’université, au bureau et à la garderie.

Dire que nous avons été bénis serait un euphémisme.

Le parcours académique

Si vous vous souvenez de mon dernier article, nous avons principalement décidé de déménager pour que je poursuive mon doctorat. Venant du Pakistan, j’avais peur de cette grande transition universitaire, et bien que j’aie été accepté, j’avais et j’ai encore aujourd’hui la crainte que l’université découvre qu’elle a fait une erreur en m’acceptant ici, qu’il n’y a aucune chance que quelqu’un comme moi, avec mon parcours académique peu traditionnel, puisse rivaliser avec des étudiants qui ont étudié ici, sont beaucoup plus instruits, connaissent le système mieux que moi et ont eu un parcours académique excellent.

Il est vrai qu’à certains égards, j’ai dû recommencer à zéro : rattraper le temps perdu, apprendre de nouvelles choses (au moins le Chicago Style Referencing est assez simple pour ne pas s’y perdre). Mais n’est-ce pas là le but de toute éducation? J’ai bénéficié d’un merveilleux système de soutien à Concordia. Que se soit de la part de la faculté ou de mes pairs, qui m’ont guidé et ne m’ont jamais fait sentir hors de mon élément. Leurs conseils et leurs suggestions m’ont été utiles. Au-delà de cela, il y a le soutien institutionnel — et, tout en essayant de ne pas être ingrate envers mon propre pays, mais en étant réaliste — ce type de soutien, qui consiste à vous former et à vous préparer de toutes les manières possibles, n’existe pas dans la majorité des universités de mon pays d’origine. Pouvoir faire de la recherche dans un endroit et une université comme ici est comme un rêve dans lequel à chaque étape, on essaie seulement de vous faciliter les choses.

Cela ne veut pas dire que tous les étudiants internationaux ont vécu les mêmes expériences ou qu’ils n’ont pas rencontré de problèmes. Ou qu’il n’y a pas d’autres barrières ou obstacles. Mais, je parle ici de ma propre expérience. Jusqu’à présent, mon expérience a été positive et je ne la tiens pas comme acquise.

Lentement mais sûrement

Avant d’arriver, nous avons décidé que nous allions prendre notre temps pour nous installer. Cette décision a été prise à la lumière de notre situation financière (les couches étaient la priorité) et du fait que nous ne voulions pas nous encombrer du stress de devoir « s’établir ». Le résultat étant que nous n’avons toujours pas de canapé et nous avons dû attendre pour finalement acheter une deuxième paire de chaussures d’hiver.

Mais Montréal est la ville où nous avons découvert nos forces, où mon bébé a appris à ramper, à se tenir debout et à faire ses premiers pas. Le mois prochain, nous fêterons son premier anniversaire (je suis émotive rien que d’y penser) et ces souvenirs seront toujours associés à cette maison, cette adresse et cette ville.

Chaque fois que quelqu’un apprend que nous nous apprêtons à vivre notre premier hiver ici, on nous souhaite « bonne chance »! Et je comprends pourquoi. Mais pour moi, la neige a quelque chose de magique. Je peux m’asseoir et la regarder tomber pendant des heures. Oui, le lendemain est difficile, mais tout est encore si beau. En réalité, il y a des gens qui s’attendent à ce que je déteste l’hiver et tout ce qui va avec. Mais pour l’instant, mon histoire d’amour avec Montréal ne fait que s’intensifier (sauf pour les salles d’urgence)!

Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Montréal International.