Montréal, la résiliente

Date
31 août 2021

Être aux études en temps de pandémie ce n’est pas facile, être étudiant.e international.e l’est encore moins. Les sources d’incertitudes s’additionnent et génèrent leur lot d’insécurité. La peur de contracter un virus mortel se joint à la peur de ne pas trouver sa place dans une ville qui s’affaire à déployer toutes les mesures utiles afin d’assurer le bon fonctionnement de sa vie socio-économique en temps de crise sanitaire.

Je suis une étudiante étrangère à la maîtrise, d’origine russe, à Montréal depuis 2019. Déjà toute petite c’était clair pour moi que j’irais étudier et vivre à l’étranger. Ce n’est qu’à la suite d’une année d’échange à Montréal que le rêve en moi s’est précisé. Montréal m’a tout de suite surprise, séduite et fascinée. Elle a un style de vie décontracté, et pour avoir déjà voyagé, je peux vous dire que ce n’est pas toujours caractéristique d’une grande ville, encore moins d’une métropole cosmopolite. Tout semble disponible, accessible, possible : la formation, le travail, la vie culturelle et sociale qui se distingue par son inclusivité. Les offres d’activités abondent dans tous les domaines.

2019, pleine d’espoir et motivée, je me plonge dans mes études à l’Université de Montréal.

Montréal, pleine de ressources

Mon choix s’est rapidement arrêté sur une maîtrise qui comprend un stage, exigence propice à la fois à l’intégration dans la société montréalaise et au marché du travail. Il est à noter qu’à Montréal, plusieurs programmes scolaires comportent un stage obligatoire à l’obtention du diplôme. Cela n’est pas surprenant, puisqu’il existe de nombreuses possibilités pour les jeunes de se faire engager dans divers milieux professionnels qui attendent avec impatience les finissants. En effet, chacun pourra trouver un stage à son goût, il y a l’embarras du choix, certains même très bien rémunérés.

Pendant la session d’automne 2019 et la session d’hiver 2020, je participe à des événements de carrière organisés pour les ressortissants étrangers : Montréal Carrières, Arrondissement.com, Je choisis Montréal, LOJIQ, Foire nationale de l’emploi, en plus des salons de l’emploi organisés par L’Événement Carrières, et d’autres organismes privés et gouvernementaux. L’ambiance est bonne, il est quasiment impossible de ne pas être motivée.

Malgré tout, il m’arrive de ne pas savoir où trouver mon « emploi de rêve ». Je sais maintenant que ce n’est pas grave, puisque la ville, en collaboration avec le Gouvernement du Québec et du Canada, ainsi qu’avec les établissements scolaires et associations professionnelles mobilisent toutes les ressources afin de faire connaître les offres d’emploi à ceux/celles qui les recherchent.

De plus, Montréal héberge plusieurs organisations internationales, ainsi que divers centres de recherche et grappes industrielles qui offrent des stages et des emplois. Par exemple, pour ceux qui s’intéressent aux affaires internationales, l’organisme Connexion Internationale de Montréal (CIMTL) vise à connecter, outiller et propulser les jeunes professionnels de la région de Montréal dans leurs carrières. Il offre également un programme de mentorat qui permet aux étudiant.e.s et jeunes professionnel.le.s d’être accompagnés afin de trouver un emploi dans le domaine d’intérêt choisi.

Passage aux études en ligne

Néanmoins, l’arrivée de la pandémie a tout changé. La crise sanitaire frappe Montréal en mars 2020 et les universités adoptent un nouveau fonctionnement – des cours virtuels, des campus peu ou inaccessibles et des services académiques disponibles qu’en ligne.

Le passage obligatoire en virtuel fait au printemps 2020 m’occasionne un grand stress. Pour les étudiant.e.s, les professeur.e.s et le personnel des universités non préparés à cette situation plus qu’improbable, la résilience était de mise. Pour les étudiants internationaux, pour lesquels l’université est aussi bien un lieu de socialisation que d’intégration à la vie à Montréal, l’avenir semble morose. De plus, la crise sanitaire ajoute des inquiétudes par rapport à l’immigration pour de nombreux étudiants étrangers, dont les documents doivent être prolongés.

Aujourd’hui, je peux dire que Montréal est une ville rassurante, personne n’est abandonné à Montréal, et la communauté académique s’adapte vite aux changements. Les étudiant.e.s étranger.ère.s continuent leurs parcours scolaires sans interruption. Cela décrit bien mon cas. En m’isolant comme tout le monde à la maison et en suivant mes cours en ligne, je ressens la proximité avec mon réseau malgré tout.

Par exemple, le Bureau des étudiants internationaux de l’Université de Montréal (BEI) organise des séances d’information virtuelles sur l’immigration et des soirées-causeries pour les étudiant.e.s étranger.ère.s. En avril 2020, j’ai reçu un appel de l’Université de Montréal qui me demandait comment j’allais et si j’avais besoin d’aide. Je ne me sens pas esseulée, même en étant loin de ma famille.

De l’aide, y compris de l’aide financière et psychologique, est apportée aux étudiants internationaux par les universités, la Ville de Montréal, la province du Québec et le Canada. Les bibliothèques montréalaises, incluant la grande Bibliothèque et Archives Nationales du Québec (BAnQ), se transforment en espace numérique et assurent l’accès à leurs services virtuellement. Certaines bibliothèques universitaires offrent le service de prêt d’ordinateurs pour permettre au plus grand nombre d’étudiant.e.s d’avoir ce qui leur faut pour poursuivre leur cheminement scolaire.

À la recherche d’un stage en temps de pandémie

Malgré les nombreux efforts pour assurer au mieux l’intégration des étranger.ère.s, une pandémie n’est pas propice à recherche d’un stage professionnel. Alors, je me suis questionnée sur mon choix. Mon niveau de stress a atteint par moment un niveau encore jamais vécu, je ne savais pas comment je pourrais terminer mes études et continuer mon parcours professionnel à Montréal dans ces circonstances. J’ai fait quelques démarches infructueuses auprès d’organismes privés et d’agences. Sans réponses positives, je m’inquiétais pour mon projet d’études et d’immigration à Montréal, dont les pierres d’assises sont le stage et l’emploi.

Montréal m’a surprise encore une fois. Cette fois c’est la rapidité d’adaptation de son secteur professionnel. Seulement quelques semaines après l’annonce du confinement, les employeurs et les associations professionnelles de Montréal transigeaient vers le virtuel et offraient des séances virtuelles sur les ressources disponibles, ainsi que des formations sectorielles pour leurs futurs stagiaires. L’embauche d’étudiant.e.s et l’accès à des offres de stage en plus grand nombre ont repris. L’espoir était officiellement de retour. Les salons d’emploi se sont tenus en mode virtuel; le recrutement s’est fait sur Zoom, et bientôt il était exigé sur les offres de stage/travail la nécessité – « d’avoir les outils permettant le télétravail ». C’est du nouveau, c’est inspirant.

Ainsi, la vie professionnelle continue son cours dans le Grand Montréal. Peu de temps après, j’obtenais une offre de stage au centre-ville dans une firme conseil. Mon stage s’est déroulé en majorité en format « hybride » bureau-maison afin de respecter les règles sanitaires.

Travailler à Montréal c’est le fun

Une fois sur le marché du travail montréalais, les étudiants internationaux comme moi ont tout le loisir de se développer personnellement et professionnellement. Bon nombre de compagnies mettent des ressources pour enrichir et approfondir les compétences de leurs employé.es. Ici, je me familiarise avec la joie des sorties 5@7 après le travail, des matchs de soccer entre amis, des événements de réseautage par Zoom offerts par de nombreuses OBNL et autres organismes privés et gouvernementaux.

À Montréal, je trouve l’envie de m’impliquer dans la vie sociale et faire partie de la communauté professionnelle d’ici. Étonnée par les opportunités de pouvoir faire une différence et d’être utile, je ressens le plaisir qu’il y a à donner de son temps pour le bien commun. Faut dire que Montréal est riche en opportunités de bénévolat. Centre d’action bénévole de Montréal ouvre ses portes à tous ceux et celles qui souhaitent faire partie de ce grand réseau de bénévoles montréalais, une autre manière de s’intégrer et de s’enraciner dans la ville.

Merci Montréal!

Cette année encore, Montréal se classe parmi les meilleures villes étudiantes en Amérique du Nord. Les critères-clés incluent le coût de la vie, la sécurité, la qualité de sa formation académique et les opportunités d’emploi après la diplomation. Moi, j’en rajouterais un autre : la gestion de la crise sanitaire. Je salue toutes ces ressources mises en place rapidement pour aider les étudiants internationaux à s’installer à Montréal, pour rendre la vie scolaire et professionnelle plus agréable, et plus important encore, pour chasser les angoisses et le stress occasionnés par la pandémie.

Je trouve du réconfort à Montréal pendant la pandémie, en tant qu’étudiante étrangère. Je pourrais même dire que Montréal m’a sauvée. Je ne sais pas à quoi ressemblerait mon parcours scolaire et professionnel, si à ce moment-là, j’avais choisi une autre ville que Montréal.

Montréal, c’est clairement chez moi!

Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Montréal International.